samedi 26 décembre 2009

Pierrick & Barbara


En tournant la clé dans la porte, Pierrick disait des bêtises, il avait bu deux bières pour se donner du courage, mais nul mot de tendresse, nul geste. Ils regardèrent longuement les œuvres disparates exposées dans l’atelier. Ils ouvrirent le canapé et il la prit par l’épaule. Embrasser Barbara, c’était impossible. Sa bouche n’était pas praticable. Pas conforme. Elle avait prévu l’obstacle et détourné la tête. Le corps en revanche, c’était bien, pas à rougir. Elle enleva sa chemise vite pour que ce soit fait. Il l’aida à baisser son pantalon. Elle aurait voulu qu’il fît noir, mais le jour perçait par les lattes des volets. (…) Barbara oscillait entre l’euphorie, le vrai désir qu’elle avait dans le ventre, et la trouille et la colère et cette résistance à l’abandon, pas dupe. Il disait laisse-toi aller, et elle avait envie de le massacrer à coups de poing. Elle se demandait s’il prenait des notes. S’il allait la peindre un jour, ou s’il avait caché une caméra dans la pièce. Comment il allait servir de ça.

L’écorchée vive / Claire Legendre

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