mardi 20 janvier 2015

Je guettais nerveusement ses moindres gestes

J’avais toujours le coeur battant quand je me mettais à ranger. Car c’était à ce moment-là qu’il décidait si oui ou non il m’emmenait dans la salle de bains. Soit il me disait bonsoir et partait, soit il posait sa grande main sur mon dos pour me pousser vers le couloir. Tout en rangeant, je guettais nerveusement ses moindres gestes. Je n’ai jamais refusé ses invitations. Sa main m’emprisonnait au point que j’étais incapable de m’y opposer. Inversement, je ne pouvais pas non plus prendre l’initiative de l’invitation. Parce que son “Bonsoir” tombait d’une manière par trop détachée. 


L'annulaire
Yoko Ogawa





one of my breakfeast this summer in Tokyo 
August 2014



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